Tu t’habilles sur scène de misère
En immigré réglementaire
Devant un public Français tu pleures
Tu seras applaudi par pitié tout à l’heure
Tu chantes en Kabyle du Sheila
En français tu dis que c’est du Pablo Neruda
Tu lèves le poing et c’est le délire
Foulard Palestinien pour finir
Artiste dealer de misère
Donne à ton public sa dose d’exotique
Si c’est mauvais il dira que ça ne fait rien
Puisque d’un immigré ça vient
On peut danser
Tu parles au nom des déracinés
Morts vivants
Plus morts que vivants
Qui rêvent vivre
Qui vivent dans le rêve
Qui meurent en rêvant
Et qui rêvent en mourant
Tu as piqué mon soleil
Tu as piqué mon sommeil
La crasse des bidonvilles devient vinyle
Désinfecte chanteur de choc
Les poèmes bacille de Koch
Artiste dealer de misère
Donne à ton public sa dose d’exotique
Si c’est mauvais il dira que ça fait rien
Puisque d’un immigré ça vient
On peut danser
La vie pourtant peut-être un chant d’amour
Une peinture et les langues une poésie
Le cri des bêtes une symphonie
Le mot misère même pas dans le dictionnaire
Les peuples de la terre
Divers comme les fleurs du printemps
La vie sera un art
Il m’arrive d’y croire
Quand ma tendresse explose comme ce soir
Copyright © 1980
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