samedi 1 janvier 2000

Marylin Ginette - Paroles

C'était une soirée dans un coin chic
En haut d'une tour plus grande que l'ennui
La boite débordait de barriques
Et de stars habillées Monoprix.

Ce n'était pas la zone, mais un endroit sélect
Le videur m'a regardé de travers
Heureusement que j'étais avec Ginette
Hier, ils se sont envoyés en l'air.

Ca ressemblait à un grand podium
Où cadres, secrétaires, ouvriers
Venaient croquer leur valium
Dans un Hollywood à cent balles l'entrée

Ginette dans la peau de Marylin désespoir
Cheveux teints, petite bouche, robe noire
Le maquillage lui rongeait la face
Marylin caissière dans une grande surface

A l'affût des hommes comme des renards
Des hommes qui avaient une tête de pine
Les yeux qui tournaient comme des radars
Scrutaient le beau cul de Marylin

Un beauf s'est levé !
Il a regardé vers sa femme comme un héros
Qui allait venger le temps grillé
Trente ans derrière un bureau

Le v'là sur la piste avec Ginette
Les barriques lui criaient derrière :
« Montre lui ce que t'as sous la braguette !»
Le dieu des foules sous la lumière

Dans ses bras Marylin sous un projo rouge
Les yeux du monde frustré sur eux
Ils vivaient le rêve populaire à deux
Ca danse, ça danse mais rien ne bouge.

Tout le peuple tapait des mains
Dieu montrait des dents de jeune loup
Sa femme jouissait dans son coin
Fatigué, il s'est retrouvé à genoux

Il suait de tous ses pores
Le Rimmel de Marylin coulait
Dieu comme un gros porc
A grogné puis a dégueulé

Il nageait dans son vomi
Marylin en avait plein les patins
De ce couscous service compris
Dans un resto exotique du quartier latin

« Tu es réellement l'homme de ma vie ! »
Criait sa femme la gueule blême
Mais il a fallu attendre trente ans
« Mon amour ! mon homme ! je t'aime ! »

«Mon amour pour une fois je suis fière !»
Les loufiats la réconfortaient
On aurait j'vous jure qu'ils l'aimaient
Mais ça puait l'école hôtelière

Marylin dégoûtée est venue s'asseoir
On a pris un coup de bière au comptoir
Elle s'est levée elle s'en est allée
Le videur m'a dit : «Alors tu te fais plaquer ?»

J'ai fini par aller me soûler
Jusqu'à l'heure du café crème et des croissants
Dans un bistrot où la radio manipulait
L'angoisse et les informations

On a retrouvé ce matin une nénette
Dans la rue Saint Suicide
Elle avait vingt ans s'appelait Ginette
Du valium plein le bide

© 1978

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