Je me suis levé le premier
Je n’avais plus sommeil
J’en suis à mon dixième café
Je voulais cueillir ton réveil
Tu dors. Je lis sur ton visage
Que tu as embarqué sur une navette
Et dans des rêves sereins tu voyages
Je t’attends. J’allume une cigarette
Te dire je t’aime c’est trop court
T’en dire plus ça ferait trop lourd
Alors je fais tourner ma caméra
Je me fais tout seul mon cinéma
J’ai fermé les fenêtres pour éviter
Que ne trouble une alarme antivol
Déclenchée par un camé qui cherchait
Son bout de crack sous une bagnole
Cette sirène, comme un caillou jeté
Par un gamin sur des cygnes figés
Sur un étang pour voir s’ils sont vivants
Ou simplement pour les faire chier
Te dire je t’aime c’est trop court
T’en dire plus ça ferait trop lourd
Alors je fais tourner ma caméra
Je me fais tout seul mon cinéma
Tu ouvres les yeux. Tu te grattes la tête
Chasses les brouillards du sommeil
T’assois au bord du lit et tu vires la couette
Tu t’étires. Un arc- en-ciel
Ton orteil prend la température
De la moquette bleue hellénique
Aphrodite qui habite le ciel d’azur
Fend ta jambe d’un sillon érotique
Te dire je t’aime c’est trop court
T’en dire plus ça ferait trop lourd
Alors je fais tourner ma caméra
Je me fais tout seul mon cinéma
© 1995
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