samedi 1 janvier 2000

Leïla, la nuit

Leïla, la nuit

Prés d’un feu rouge phosphorescent
Coquelicot planté dans l’asphalte
Leïla t’es là phare adolescent
Les bagnoles traînent la savate

Tes jeans troués au ras des fesses
Clignotaient des secondes délicieuses
En veilleuse dans leur caisse
Deux heures du mat. Les mecs te matent

Leïla, la nuit, c’est ton nom de guerre
Ton nom dans les maquis des trottoirs
Où des chasseurs insomniaques se terrent
Guettent l’amour, espèrent une histoire

Tu t’es planquée dans ma voiture
Troussée par un client qui a pas joui
Produit de l’amour bromure
Ton rêve : le bateau pour l’Australie

Dans tes yeux il neigeait triste
Poudreuse du triangle d’or
Ou de Colombie ? J’suis pas spécialiste
Boulevards extérieurs y’avait que ton corps

Leïla, la nuit, c’est ton nom de guerre
Ton nom dans les maquis des trottoirs
Où des chasseurs insomniaques se terrent
Guettent l’amour, espèrent une histoire

«Trêve de mélo. C’est cent balles la passe !
Mais d’abord mon petit cadeau ! »
Au froissement de ma liasse
Mon billet sonnait faux

T’as ri. T’as dit : «mon coco
Sans rancune. Match nul. Un partout
J’suis pas une femme. J’suis un travelo
Je descends. T’es pas fait pour ce coup ! »

Leïla, la nuit, c’est ton nom de guerre
Ton nom dans les maquis des trottoirs
Où des chasseurs insomniaques se terrent
Guettent l’amour, espèrent une histoire

Copyright © 1989

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